Essen 2008, c’est terminé. 4 jours de folie pour essayer de voir, de découvrir, d’essayer un maximum de nouveautés. Comme chaque année, impossible de tout voir, il y en a trop.
Pour ce petit compte rendu à chaud, j’ai donc décidé de partir du classement Fair Play, petit baromètre des "meilleurs" jeux du salon.
1. Dominion
2. Die Prinzen von Macchu Picchu
3. Comuni
4. Diamond’s Club
5. Snow Tails
6. Pandémie
7. Ice Flow
8. A l’ombre des murailles
A la 1° place de ce classement, on retrouve donc le très attendu Dominion de Hans im Glück qui sera très prochainement traduit par Filosofia. Jeu de cartes assez riche, a priori très plaisant, mais que je n’ai pas pu tester. En tout cas, à suivre, je n’ai entendu que du positif à son sujet.
Ensuite, le maintenant incontournable MacGerdts, déjà auteur de Imperial et Antike, sortait Die Prinzen von Macchu Picchu, jeu dans lequel il abandonne sa roue pour un principe similaire mais offrant un plus grand nombres de possibilités pour le joueur. Je n’ai fait qu’une fin de partie, mais j’ai trouvé le jeu vraiment sympa et riche. Les impressions étaient mitigées, le décompte final dépend de l’arrivée ou non des Espagnols dans la cité. S’il n’y arrive pas, pas de problèmes, mais quand ils y arrivent, certains trouvaient la part de "chaos" importante. En tout cas, à suivre.
Comuni est un jeu d’Acchitocca, les auteurs de l’excellent Leonardo da Vinci, que j’attendais donc avec impatience. Une première partie de test, malgré des explications de règles laborieuses, s’est révélée très plaisante. Les joueurs doivent développer leur ville en concurrence tout en "s’entraidant" lors des attaques de barbares. Un jeu très bien fait, avec un graphisme agréable.
Je n’ai pas pu tester Diamonds Club, mais le simple fait qu’il soit de Rüdiger Dorn me donne envie de le tester. Cependant, les échos que j’ai entendus n’était pas tous aussi enthousiastes que cette 4° place.
Snow Tails est le dernier jeu des frères Lamont, connu pour sortit chaque année des jeux tout mignons, mais pas forcément très bons. Cette année, ils ont laissé tombé les figurines qui faisaient craquer les joueurs pour revenir à du matériel classique. Ici, pour une course de chiens de traîneau plutôt bien foutu. De tous les jeux de course que j’ai vu sur le salon, il s’agit du plus original. Cependant, il peut être assez calculatoire, entre la gestion de sa main de cartes et des obstacles. Il ne devrait plus être trouvable aujourd’hui, mais peut être que le matériel plus classique attirera un éditeur.
Pandémie est sorti en VF dernièrement, comme ce fut le cas pour l’Allemagne, et on le retrouve logiquement en bonne position dans ce classement : un jeu de coopération plutôt simple et accessible mais réussi, c’est un challenge pas facile à relever, mais plutôt réussi.
Ice flow vous propose de traverser le détroit de Bering en sautant d’iceberg en iceberg. Un jeu très sympa, avec un matériel servant parfaitement le thème. Optimisation, petits coups méchants (déplacement des icebergs ou des ours polaires). Une plutôt bonne surprise, pour un jeu assez peu attendu.
A l’ombre des murailles permet à Filosofia de voir 3 de ces derniers choix de traduction dans ce classement. Personnellement, je n’ai eu aucun écho sur le salon, j’attendrais donc l’arrivée de la version française pour en savoir plus.
Bien sûr, quand, comme moi, on est à la recherche de "gros" jeux, ce classement ne suffit pas (la première impression sur un gros jeu n’est pas forcément la meilleure ce qui ne permet pas de se retrouver dans ce classement.
Pour commencer, les très attendus Le Havre par l’équipe qui a fait Agricola l’année dernière, et Sylla, le dernier Ystari, tiennent toutes leurs promesses. Le Havre est un jeu de gestion très calculatoire, avec énormément de choix et de possibilités. Il semble plus costaud qu’Agricola, plus proche d’un Caylus, car il y a moins de hasard et plus d’optimisations. En plus, on y retrouve le principe de construction de bâtiments qui peuvent servir à tout le monde en payant un droit d’entrée. L’une de mes meilleures impressions sur ce salon.
De son coté, Sylla est un jeu Ystari pur jus, très bien développé et qui ne se laisse pas du tout apprivoisé à la première partie. Offrant des dilemmes sérieux aux joueurs lors de la résolution des crises (ce petit coté "Res Publica Romana" selon le boss d’Ystari, qui avait fait bondir les fans du jeu des années 80 alors que, clairement, "gérer ensemble des crises en essayant malgré tout de tirer la couverture à soi dans un jeu sur le thème de la Rome Antique", ça rappelle un seul jeu : "Res Publica Romana"), et demandant une bonne gestion de ses personnages tout au long de la partie, Sylla est un jeu tendu, offrant une part de double guessing assez intéressante dans ce type de jeu qui manque parfois d’imprévus.
Les autres attentes se portaient évidemment sur Martin Wallace et sa Treefrog Line. Après Tinner’s Trail, voici donc After the flood et Steel driver. Le premier est bien classé chez Fairplay parmi les jeux bien notés avec peu de notes. Je n’ai fait qu’un début de partie, pas très prometteur, mais il faudra y revenir pour être sûr. Ce ne sera pas forcément facile, ce jeu se jouant exclusivement à 3.
Steel driver est un jeu de trains pur et dur : achat d’actions dans des compagnies qui utilisent leur argent pour développer leur réseau. Ce n’est pas mon type de jeu préféré, mais Wallace a réussi à développer un jeu simple et rapide (moins de 2 heures à 6), sans hasard (ce qui est très rare chez cet auteur) et plus bien fait. A réessayer rapidement.
Evidemment, un fan de Roads & Boats et d’Antiquity comme moi ne pouvait pas passer à coté du dernier Splotter, Duck dealer. Un jeu qui a l’air assez loufoque coté thème mais toujours aussi calculatoire, riche et complexe. Mais je n’en sais pas trop pour le moment. La seule dont je sois sûre : j’ai hâte d’y jouer.
Après lecture des règles, l’originalité semble de mise, encore une fois, même si le thème a l’air moins au rendez-vous que d’habitude. Le système central d’actions a l’air bien original, à l’instar de Bus qui avait déjà innové dans son temps.
La grosse surprise du salon, niveau gros jeu, c’est Cavum du tandem Kramer/Kiesling qui n’avait pas travaillé ensemble depuis bien longtemps. Reprenant des mécanismes d’Age of Steam au niveau de l’enchères pour l’ordre du tour et du système de connexion, le jeu s’avère encore plus complexe à planifier. Très riche, suffisamment original et offrant un vrai challenge en terme de réflexion, il s’annonce comme l’un des très bons jeux de ce salon.
Mais Age of Steam a aussi laissé une petite emprunte sur le dernier jeu de LudoArt, Planet Steam. Spécialisé dans le beau jeu, LudoArt ne failli pas à sa réputation avec ce jeu se situant dans un univers steampunk. Les graphismes plongent immédiatement dans le thème, même si les mécanismes sont un peu abstrait. On y retrouve donc une enchère pour lo’rdre du tour très tendue, ainsi qu’un système de cours des matières premières qui n’est pas sans rappeler le très bon Wealth of Nations. Un jeu qui est déjà épuisé ou presque, mais dont on attend impatiemment la réédition.
Sinon, Friedeman Friese a aussi sorti un jeu, Flussfieber qui sera prochainement traduit par Filosofia sous le nom Rivière d’enfer. Il s’agit d’un petit jeu de course sur une rivière au milieu de troncs d’arbres où tous les coups sont permis. Plutôt sympa, très léger, il n’est pas sans rappeler Ave César, mais en un peu plus sympathique à mon goût (je ne suis pas un fan d’Ave César).
Il y aura bien sûr bien d’autres jeux à regarder, il faudra si ces premières impressions sont confirmées, mais on peut déjà dire que le cru 2007 est un bon cru ! Tant mieux pour nous.