Le jeu

Les joueurs vont gérer un plantation agricole a Porto Rico. Le but sera donc de développer ses cultures, qui seront ensuite transformés en produit fini, bon pour l’exportation ou la vente. Les joueurs gagnent des points de victoire en exportant des marchandises et en construisant des bâtiments qui ont aussi des effets stratégiques sur le jeu.

Serez-vous capable de gérer cet ensemble, de gagner de l’argent tout en engrangeant des points de victoire ?

Comment ça marche

A chaque tour, un certain nombre de personnages (dépendant du nombre de joueurs, seuls les chercheurs d’or disparaissent) sont proposés aux joueurs. Lorsqu’un joueur choisit un personnage, il peut réaliser l’action qui y est lié, pondéré par son privilège. Tous ses adversaires pourront alors réaliser l’action de ce personnage, sans le privilège. Le joueur suivant choisira un personnage parmi ceux encore disponible, et ainsi de suite jusqu’à ce que tout le monde ait choisi un personnage. Tous les personnages qui n’nt pas été choisi reçoivent un doublon (la monnaie du jeu) et on continue en changeant de premier joueur. Si on choisit un personnage avec de l’argent, on encaisse tout l’argent qu’il a reçu lors des tours précédents.

Il y a 7 personnages principaux :

- Le planteur : Il permet de chosit l’une des plantations disponibles (1 de plus qu’il n’y a de joueurs). Sous certaines conditions, il est possible de construire une carrière qui permet d’avoir des réduction lors de la construction de bâtiments.

- Le maçon : Il permet de construire des bâtiments qui rapportent des bâtiments qui rapportent des points de victoire et offre des avantages aux joueurs qui les possèdent. Le bâtiments sont présents en nombre limité.

- L’intendant : Il permet de faire venir des colons à Porto Rico. Sans colon, les bâtiments et les plantations ne "fonctionnent" pas. Un bâtiment rapporte toujours ses points de victoire en fin de partie, mais son effet n’est actif que s’il y a un colon dessus.

- L’artisan : Il permet aux joueurs de produire des tonneaux de produit fini. A par le maïs, toutes les marchandises subissent une transformation. Par exemple, pendant la phase de production, pour produire un tonneau d’indigo, il vous faut une plantation d’indigo avec un colon et une teinturerie d’indigo avec un colon. On appelle cela une chaine de production. Vous gagnez donc un tonneau pour chacune de vos chaines de production.

- Le marchand : Il permet de vendre un tonneau au magasin pour gagner de l’argent. Certaines marchandises rapporte peu d’argent (le maïs), d’autres rapportent plus (comme le café).

- Le capitaine : Il permet de charger les tonneaux produits sur des bateaux en partance pour l’Europe. Chaque tonneau chargé rapporte un point de victoire. Sauf construction de bâtiment adéquate, les joueurs sont obligés de jeter tous les tonneaux qu’ils n’ont pas pu charger (sauf 1 au choix qu’ils peuvent garder).

- Le chercheur d’or : Il y’en a 2 à 5 joueurs, 1 à 4 joueurs et 0 à 3 joueurs. Il permet, grâce à son privilège, de gagner une pièce d’or. Comme il n’a pas d’action, les autres joueurs ne font rien.

La partie prend fin soit quand il n’y a plus de colons disponible, soit quand il n’y a plus de points de victoire disponible, soit quand un joueur n’a plus de place dans sa ville (zone où l’on construit ses bâtiments). Le joueur qui a le plus de points a alors gagné.

Critique

Puerto Rico est l’un des meilleurs jeux sortis ces dernières années, et il sera difficilement détrônable je pense. Le jeu tourne à merveille, chaque point de règle a été testé dans les moindres détails, le pouvoir des bâtiments est en proportion avec son coût. Il est rare qu’une mécanique tourne avec autant d’efficacité. Les stratégies sont en plus très variées, ce qui ne gâche pas le plaisir et permet d’avoir des parties très différentes les unes des autres.

Le point noir du jeu, c’est le matériel textué. Cependant, ce matériel servant très régulièrement, on arrive à jouer sans trop de problème après 1 ou 2 parties. De plus, on peut trouver de nombreuses traductions de ces éléments sur le net, je vous invite pour cela à voir les liens en bas de cette page. Le jeu est maintenant sorti en français et ce point ne pose donc plus de problème.

L’autre avantage du jeu est que l’on développe sa propre plantation. Les joueurs débutants peuvent donc construire quelque chose sans trop s’occuper des autres. Au terme de la partie, ils se seront fait battre, mais ils se seront amusés, et en général, ils redemanderont une partie pour essayer de faire mieux. Cette volonté de faire mieux, de rechercher une meilleure optimisation de sa stratégie est trsè présente dans Puerto Rico, car le jeu est très complet.

Lors des premières parties, on a l’impression que l’interaction n’est pas le point fort de Puerto Rico, car chacun se développe dans son coin. C’est faux, grâce à la magnifique idée de Seyfarth : le personnage choisi, qui permet de faire une action (mécanique devenu classique avec des jeux comme Verräter ou Citadelles), permet aux autres joueurs de faire la même action. Le choix d’un personnage dépend donc de vos besoins, mais vous devez aussi faire très attention à ne pas trop avantager un autre joueur. Le choix du personnage est alors un vrai dilemme.

Les diverses conditions de fin de partie permettent de "contrôler" la partie de différente manière en l’accélérant lorsque le besoin s’en fait sentir. Ceci évite que les parties s’éternisent. Aves des joueurs expérimentés, les parties sont assez courtes (entre 1h00 et 1h30), il est donc facile de joueur à Puerto Rico lors de n’importe quelle soirée, ou d’en enchainer 2 si les joueurs accrochent.

Les variantes pour deux joueurs disponibles sont très intéressantes et permettent d’avoir un bon jeu de gestion, court (45 min), avec beaucoup de contrôle (en jouant chacun son tour, il est tout à fait possible de deviner ce que son adversaire va faire) et vraiment prenant. En version à 2, Puerto Rico reste l’un de mes jeux préférés.

Puerto Rico est donc clairement le meilleur jeu de sa catégorie, il possède une durée de vie incomparable grâce aux diverses stratégies qu’il propose (après plus de 50 parties, je m’y amuse toujours autant et je ne refuse jamais une partie). On se prend vraiment au jeu de la recherche de la meilleure stratégie et de son optimisation (Ahhhh !!! La monoculture de maïs).

Conseils tactiques et stratégiques

- Puerto Rico est un jeu stratégique, et il est préférable de commencer la partie en sachant ce que l’on veut faire, tout en restant suffisamment souple pour s’adapter.
- N’oubliez jamais que le jeu est très interactif. Si un joueur a tout intérêt à choisir une action qui vous intéresse, laissez-lui la faire et choisissez en une autre.
- Le joueur le plus gênant à Puerto Rico, et contrairement à la plupart des jeux, n’est pas votre voisin de droite, mais celui de gauche. En effet, c’est lui qui pourra le plus profiter de vos actions (il joue juste après vous) et vous êtes celui qui pourra le moins proiter des siennes (vous jouez en dernier lors de son tour de choix). Par exemple, si votre voisin choisit le capitaine, vous serez le dernier à charger, ce qui peut vous faire perdre des points de victoire. Evitez donc de choisir l’intendant si votre adversaire a ensuite intérêt à charger.
- Choisissez bien vos bâtiments en fonction de votre stratégie. N’oubliez pas de repenser à l’intérêt d’un bâtiment en fonction de la physionomie de la partie en cours.
- N’hésitez pas à construire un grand bâtiment lorsque vous en avez l’occasion : ils sont durs à faire et il est difficile de gagner sans. N’oubliez pas non plus que chaque bâtiment construit rapporte des points.
- Faites attention aux 3 conditions de fin de partie pour ne pas vous faire surprendre.
- N’hésitez pas à rejouer une stratégie qui a déjà échoué en essayant de mieux l’optimiser.
- En début de partie, l’argent doit rester une priorité pour éviter de se faire larguer rapidement.

Public

Les nombreux choix offerts par ce jeu fait qu’il s’adresse plutôt à des joueurs expérimentés appréciant de jouer à un gros jeu. Puerto Rico demande une bonne concentration, mais il y a bien "pire" dans le domaine.

Cependant, et comme dans tous les jeux à thème fort, un public un peu moins aguerri peut se laisser prendre au jeu. Certes, il sera un peu déboussolé au début, mais il se laissera rapidement prendre au jeu. Mon expérience m’a montré à de nombreuses reprises que des joueurs occasionnels joueront bien plus facilement à un jeu complexe avec un bon thème qu’à un jeu moyennement complexe mais au thème fade. Puerto Rico ne fait pas exception à la règle.

Il est évident qu’avec des durées de parties, avec des joueurs qui ne connaissent pas le jeu, pouvant dépasser les deux heures et des règles assez touffues Puerto Rico ne se sort pas avec un public néophyte ou très peu expérimenté. Mais des joueurs jouant de temps en temps peuvent facilement accrocher.

En conclusion

Un thème fort, une mécanique parfaitement huilée, une durée de partie très correcte, de très fortes interactions entre les joueurs et des stratégies multiples, Puerto Rico est incontestablement l’un des meilleurs jeux du marché. Servi par un matériel de qualité (même si les bâtiments violets ne sont pas magnifiques) et très fourni, Puerto Rico est agréable à jouer et à rejouer. C’est un incontournable qui ne déçoit quasiment jamais.

De plus, avec les variantes à 2, c’est un jeu parfaitement jouable de 2 à 5 joueurs. Vous pouvez donc le sortir en toute circonstance, ou presque. Personnellement, c’est à 3 joueurs que je trouve que les parties sont le moins intéressantes.

Puerto Rico est un incontournable, et c’est d’une courte tête qu’il échoue à la seconde place de mon Top 5, derrière Euphrat & Tigris. A découvrir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait.


Vous pouvez acheter Puerto Rico dans toutes les bonnes boutiques spécialisées et plus particulièrement au Temple du Jeu.